lundi 6 octobre 2008

Le centre des lettres

Au-delà d'une application pour les correspondances de l'Amérique française, quel pourrait-être le modèle d'une base de données pour n'importe quel corpus de lettres:
- de qui à qui?
- quel lieu, quelle date
- quoi? à quel sujet?

Chaque élément relié à d'autres informations.

Comment représenter les réseaux épistolaires?
- territoire/lieu/cartographie/géographie
- biographie/généalogie/dictionnaire
- les contenus, comme des réseaux de sens...
- prendre l'exemple de Grube et Ferron...

Échanger des lettres, c'est échanger des contenus:
- à partir de cartes des échanges de contenus, illustrer "l'intertextualité" comme un échange de contenu, à partir de la métaphore du téléphone arabe: j'écris A à X, qui écrit A+B à Y, qui écrit A+B+C à W... suivre ces échanges comme des modifications apportées à un texte de base. Identifier les fragments textuels de contenus envoyés et reçues ("il m'a écrit que..."), trouver les marques du discours rapporté, par exemple. Pourrait-on ainsi automatiser la reconnaissance du discours direct, indirect, indirect libre?
- ou reconnaître les marques linguistiques de l'oralité ou de la conversation (les marques de la fonction phatique du langage): les "tu sais", "je voulais te le dire...", "on m'a dit...", etc.
- ensuite, comparaison par langue, par genre (sexuel), par statut parental...
- concevoir des sortes d'arbres conversationnels, comme les arbres de Chomsky pour décrire les structures linguistiques, ou tout simplement des arbres généalogiques/génétiques

Le logiciel "TheBrain" permet d'établir ce genre de graphe.

Encore une fois, l'idée qui émerge est de mettre à la disposition du passé les moyens présent. Ré-écrire-diffuser les documents du passé dans les modes de diffusion contemporains des TIC: comme mettre les "Vies illustres" dans Facebook, ou même les Histoires de Thucydide

mercredi 1 octobre 2008

Champs fondamentaux de la recherche

Quelques lignes directrices de recherche et de réflexion tirées de l'expérience de conception, de développement et de gestion du site Jacques Ferron, écrivain depuis près de 10 ans:

1) Mode de publication des résultats de la recherche savante:
- repenser les manières de diffuser les inventaires, répertoires, index, dictionnaires, études, dépouillements, notes de recherche, etc., dans la perspective de développer une politique éditoriale propre à les rendre plus accessibles pour le public et pour les chercheurs eux-mêmes, en incluant toujours une dimension pédagogique pour rendre possible l'intégration de ces résultats dans différents niveaux d'enseignement.
Des exemples:
- on peut imaginer créer un Inventaire des lieux de mémoire junior: une application pédagogique niveau primaire-secondaire pour faire découvrir les lieux commémoratifs locaux, ou proposer des activités pour créer des lieux de mémoire à partir de ce que les enfants considèrent important dans leur environnement immédiat
- ou, à l'autre extrémité du spectre, développer un PPP avec un ou des éditeurs importants de guide touristique (Ulysse, Michelin, Fodor, Le Routard, Lonely Planet) pour intégrer à leur édition des références et des informations sur des lieux de mémoire pertinents, ou mieux encore, faire de la RD avec l'un d'entre eux pour créer des circuits touristique patrimoniaux virtuels branché sur un réseau d'activités et de ressources touristiques locale et réelles.

Ces propositions-projets sont toujours conçus à partir du fait que les informations produites par la recherche auxquelles le public pourraient s'intéresser, comme cet Inventaire patrimonial, sont mal mises en marché, mal publiées, mal éditées. Les chercheurs n'étant pas des spécialistes de la vente ni de la promotion, des professionnels devraient s'en occuper comme c'est le cas dans l'édition sur papier depuis très longtemps. Sur ce plan, l'imprimé continue à voler la vedette et à centraliser presque toute les ressources "esthétiques". Un exemple récent est le superbe catalogue de l'exposition Yves Thériault à BAnQ. La mise en place de l'exposition est aussi très réussie, mais il n'y a rien de prévu pour laisser des traces de l'expo en ligne. Il suffit de comparer la qualité graphique de ce catalogue avec l'allure des parcours thématiques qui servent à présenter les collections numériques: une dizaine d'illustrations accompagnées par des commentaires neutres, corrects, sans trop de saveur.
Ce n'est pas qu'une question de sous ou de budget. La publication dans internet ne reçoit pas l'attention qu'elle mérite, encore plus pour des projets, comme l'Inventaire, qui ne peuvent pas vraiment être publiés autrement qu'en ligne, même si un beau livre est toujours possible: pourquoi pas de beaux sites comme on dit de beaux livres?
Donc, ce champ de recherche mène vers des publics variés, vers l'exploration de nouveaux modes de diffusion du contenu numérique, vers différentes applications aussi: savantes, commerciales, pédagogiques, culturelles... Il y a un déséquilibre marqué entre les ressources humaines financières investis dans la recherche et la petite somme ensuite consacrée à prendre tous les moyens pour la faire connaître et la diffuser.
Le grand intérêt du format numérique (surtout quand il est dans une base de données, donc non formaté ou à peine) est justement de permettre un nombre presqu'infini de publications pour un même contenu: la collection du Musée McCord rend possible de publier des centaines d'albums de photographies. Cette dimension est très souvent négligée. D'ailleurs, les projets de ce genre se sont réalisés le plus souvent en dehors du monde de la recherche, subventionnés dans le programme du Musée virtuel du Canada ou d'autres de Patrimoine Canada (auxquels des chercheurs ont aussi participé parfois).
Il y a beaucoup de coupures dans ces programmes... N'empêche, les meilleurs de ces projets montrent que ce sont souvent les organismes du milieu associatif et communautaire qui peuvent le mieux mettre en valeur le "patrimoine" pour tous les publics, associés à des éditeurs de contenu Internet. Donc, la publication des résultats de recherche (au-delà des informations "brutes" de la recherche pour lesquelles les applications actuelles peuvent suffir et ce n'est même pas sûr: pour les chercheurs eux-mêmes ces bases de données en ligne sont plus ou moins bien publiées) devraient mener à des partenariats entre le milieu de la recherche et le milieu associatif, plus près du public, plus communicatif...

2) Modèle de moteurs de recherche
Tout le monde en utilise tout le temps, partout, en commençant par Google. Il y a autant de manière de concevoir les formulaires de recherche, simple ou avancé, qu'il y a de moteurs de recherche. Google vise toujours la simplicité; d'autres sont hyper compliqués et sophistiqués: en théorie on devrait pouvoir y faire des recherches complexes, mais c'est assez inexact. Même en employant quelques opréateurs booléens, les possibilités sont restreintes.
Sur ce point, il y a deux approches presque complètement différentes:
a) - celle des entreprises commmerciales (Ebay, Amazon, Ikea, Rona, etc.) qui entourent le moteur de recherche proprement dit d'une multitude d'informations pour présenter-offrir leurs produits aux visiteurs: ils n'attendent pas qu'ils cherchent! Ils l'inondent d'infos! Et les résultats de la recherche sont eux aussi subdivisés, "ventilés", entourés d'autres informations-produits, d'offres parfois personnalisées à partir du profil de l'usager, des suggestions. Une constance: l'usager trouve toujours quelque chose sur sa page de résultats: elle n'est jamais vide. En fait, dans ces sites, ce sont les moteurs de recherche qui travaillent le plus fort, pas l'usager! On ne lui demande pas de cocher quelle catégorie de livres il cherche: il entre un mot, et c'est le moteur de recherche qui va lui donner toutes les catégories dans lesquelles se trouve ce qu'il cherche. Ces compagnies se disent: un acheteur est ici, on va pas le laisser repartir sans lui montrer nos produits, et même si ce n'est pas qu'il cherche, ça marche! Tout le monde se retrouve souvent à cliquer sur des choses-produits auxquels on ne pensait pas: comme dans une vraie librairie, où on voit des dizaines de titres qu'on n'est pas venu acheter. On ne repart jamais les yeux vides.

b) - celle des entreprises publiques, comme les moteurs de recherche des bibliothèques publiques, universitaires, centre de recherche. Là, c'est généralement le contraire: il n'y a que le formulaire de recherche sur une page vide. On veut vous montrer que ce que vous cherchez, et rien d'autre. Sur plusieurs, comme celui de BAnQ, on peut chercher 10 mots différents et rien trouver du tout, rien, rien. Même chose dans des banques d'images parfois fantastiques: si vous n'avez pas le bon mot-clé pour trouver une seule photo, on ne vous montrera que: "0 résultat pour votre recherche / Veuillez faire une autre recherche". Alors qu'il y a des milliers d'images à montrer et qui auraient enclanché une processus d'exploration et de découverte. Un exemple totalement opposé à cette approche est celui du Bilan du siècle de l'Université de Sherbrooke: là, il y a toujours toutes sortes d'informations connexes qui nous sont présentées, quels que soient les résultats même nuls. C'est probablement un des sites publics qui met le mieux en valeur tous ses contenus. C'est une exception, très instructive pour ce que pourraitdevenir tous les sites d'organismes publics.

Au-delà de ces généralisations excessives (mieux connaître les expériences innovatrices en ce domaine, comme le CCDMM?), il y a deux philosophies pour concevoir les moteurs de recherche et l'affichage des résultats:
- une approche active, riche, qui va au devant de l'usager et ne le laisse jamais rien trouver
- une approche passive: on attend le sujet de recherche de l'usager, et on lui donne rien d'autres, s'il ne trouve rien qui l'intéresse, c'est de sa faute: il n'avait qu'à mieux savoir ce qu'il voulait.

La première sert partout dans le domaine commercial: si l'usager ne trouve pas, c'est à nous de lui offrir autre chose. Dans le domaine public et surtout dans le domaine de l'enseignement universitaire, cette approche "commerciale" devrait être l'expression de leur mission éducative: instruire, éduquer, diffuser le savoir, la connaissance. Pas sûr que le milieu de la recherche, de l'édition savante, les universités et leur éditeurs aient une politique générale de "l'éducation en ligne". En ce moment, les programmes de numérisation semblent être la seule manière qu'ils emploient, sans trop se demander quelle type de publication et quel usage on pourrait inventer pour ces millions de documents nouvellement numériques.

3) Grand corpus et recherche
Une autre dimension de la recherche change à chaque jour: c'est l'abondance et la variété des documents et des sources en ligne. C'est l'âge des BigDatas comme en parlait Wired cet été.
Que faire justement devant toutes ces données?
C'est la question. Pour parler du domaine des ressources textuelles numériques, il y a en ce moment des dizaines de millions, sinon déjà des centaines de millions pages en ligne dans des centaines de catalogues numériques. Que peut-on connaître, savoir, découvrir de tout ça? En ce moment, on continue à chercher comme avant: un titre ou quelques-uns. Dans cette masse de texte intégral, on cherche un mot, une expression à la fois! Que pense-t-on trouver de nouveau comme ça! Si des groupes de recherche ont comme objectif d'explorer les possibilités de travailler avec ces millions de mots et de textes, ils sont fort discrets.

Pour que ce passage de la totalité de l'imprimé au format numérique qu'on est en train de réaliser fasse naître de nouvelles connaissances, de nouveaux savoirs, il faudra des projets aussi ambitieux, aussi grands par ce qu'ils veulent connaître que sont immenses les corpus culturels maintenant accessibles.
Et pourquoi une seule classification, Deway ou Congress? Ces systèmes de classification servent à définir les contenus mais aussi à une autre chose essentielle: indiquer la place physique du document sur les rayonnages de la bibliothèque, à côté des autres qui ont un sujet semblable. Aucun document ne peut avoir deux cotes: cela voudrait dire qu'il peut être sur deux rayonnages en même temps. Quand on croit qu'un document a deux ou trois cotes, c'est parce qu'il y a 2-3 exemplaires du même document dans autant de collections à l'intérieur de la bibliothèque.
Un projet serait donc de penser de nouveaux systèmes de classification des contenus indépendamment de leur place physique: il n'y a plus de place "physique" pour un document numérique: c'est le numéro de système qui joue ce rôle, et le document n'est jamais vraiment "déplacé" dans une base de données: il est affiché, diffusé, etc.
On peut donc imaginer de nombreux systèmes de classification de la totalité de l'imprimé, concurrents, complémentaires, contradictoires, ou d'une seule partie de ce corpus archi-immense.

De nouvelles classifications seraient déjà un développement sur ce que nous pouvons connaître de ce corpus. Se rappeler que la numérisation n'ajoute aucune information nouvelle. On n'en sait pas plus pas moins devant la version pdf d'un ouvrage que devant ce même ouvrage format papier qui ne serait même pas ouvert.

lundi 29 septembre 2008

Projet CRCCF 2

Deux possibilités:
1) - proposer évaluation des performances de leur moteur de recherche en ligne, de l'organisation de leurs BD, à l'interface, l'absence d'applications web 2.0, etc. Sur le site, on parle "d’autres modules, à l’usage du personnel, viendront s’ajouter au système : Acquisition de fonds; Organismes et Contacts. D’autres projets de bases de données seront développés pour certaines tâches (la description préliminaire des versements d’archives), ou certaines catégories de documents (les documents iconographiques)."

- absence de recherche fédérée (ou globale dans tous les fonds en même temps), peu efficace, cela oblige à faire plusieurs recherches pour trouver l'ensemble des documents quel le CRCCF possède sur un sujet.

Ce site me fait penser au site Ferron, avec son retard par rapport aux NTIC d'aujourd'hui.

2) - proposer des projets de mises en valeur et d'exploitation de leur contenu autour de la présence française au Canada et en Amérique.

Finalement, commencer par les projets 2, sur le contenu, et démontrer qu'il est impossible de les réaliser avec la technologie actuelle, et expliquer quelles améliorations-innovations on devrait y faire. Présenter aussi le développement technologiques comme un élément de la recherche et l'exploitation des contenus aujourd'hui, comme le développement de l'imprimerie a bouleversé les conditions de la recherche. Travailler dans cet axe.

Pourquoi ne pas proposer au CRCCF un projet comme si nous étions en 2015, au moment où le dernier document imprimé pouvant contenir des informations sur la présence française est numérisé.
Comment peut-t-on connaître la civilisation canadienne-française et nord-américaine aujourd'hui en 2015? Que pouvons nous savoir? Pour savoir quoi? Pour écrire quoi? Si nous ne profitons pas des NTIC pour penser ce que nous ne pouvions pas penser quand nous n'avions pas tout ce corpus numérisé ni même aucun document numérisé, à quoi cela nous aura-t-il servi?
Les projets de recherche fondés sur des programmes de cueillette d'informations, qui devraient être à la base de toute recherche dans le domaine de l'histoire entre autres, atteignent dans le monde numérique des dimensions qui dépassent notre capacité actuelle de penser des manières de les recueillir. Commencer par quoi? Comment analyser les résultats? En ce moment, on cherche un mot à la fois!!!

Les chercheurs-cueilleurs (sur la métaphore des chasseurs-cueilleurs: le retour des chasseurs-cueilleurs): parcours de cueillette, panier d'artéfacts, abjects hétéroclites, etc. Reparcourir l'Amérique française sur les traces imprimés par les French Canadians dans l'Amérique de langue anglaise.
Reprendre l'idée de "Comment l'Amérique a conquis l'Europe" pour trouver toutes les traces françaises dans la totalité du corpus du Nouveau-Monde de langue anglaise ou tout simplement dans les imprimés de l'Amérique de langue anglaise qui ne peuvent être de toute façon qu'un sous corpus d'une recherche globale totalisante sur les traces écrites de la présence française en Amérique dans tous les imprimés. Dans un livre français édité à Paris, il peut très bien y avoir plus d'informations sur la vie d'un French Canadian aux États-Unis que dans des ouvrages de langue anglaise.

Une étude comparative serait intéressante:
- quel Français est plus le présent dans l'imprimé anglais que dans l'imprimé français
- tracer l'évolution diachronique de ces traces pour trouver, par exemple, qu'à partir de telle année environ un Français cesse complètement d'être mentionné dans les écrits de France et continue de l'être dans les imprimés amériquains de toutes provenances, bien sûr, surtout anglais et français.
À ce sujet, voir l'histoire de l'imprimé canadien pour savoir si l'imprimé canadian aurait été imprimé ou édité aux USA ou en Angleterre.

Il peut sembler fou de même imaginer qu'on puisse réaliser ce type de recherche, mais une équipe internationale de milliers de chercheurs a travaillé pendant des années pour séquencer le génome humain: ils l'ont terminé et réussi. Pourquoi ne pas penser à un projet semblable pour le jour prochain où la totalité de l'écrit sera en ligne: un séquençage de l'écrit humain, ça voudrait dire quoi? Les biologistes cherchaient à décoder l'ADN: que pourrions-nous chercher dans la patrimoine écrit de l'humanité?

mercredi 24 septembre 2008

Le retour du Boréal nouveau express

Conçu en 1999, cela est un peu surprenant. Il y avait donc une bonne perspective fondamentale puisque aujourd'hui les ressources du web 2.0 le rendent presque facile à réaliser.
Faudrait cependant trouver une manière plus visuelle, plus internet de le présenter. Le discours, ça séduit les historiens, les éditeurs, les profs.
C'est l'intérêt pour d'éventuels partenaires financiers privés qu'il faut trouver.
Avec les millions et les millions investis dans la numérisation des vieux périodiques dans le monde, il y certainement un marché très lucratif au-delà du simple balayage numérique pour la réédition des vieux périodiques.

Ce n'est quand même pas possible que dans 5-10 ans, on soit encore devant des fichier pdf qui s'ouvrent dans des fenêtres trop petites, peu malléables, sans aucune des applications autour pour annoter, sélectionner, transcrire, regrouper des articles, indexer, cataloguer... C'est -à-dire toutes les applications qui sont déjà disponibles dans des sites web 2.0, qui eux, seront rendu au web 4.0 sans doute. C'est sûr que nous sommes dans la préhistoire de la réédition de périodiques anciens. C'est sûr, en autant que des gens se mettent à penser à ce que ce serait.

[Trouver une manière d'attacher le doc du Boréal nouveau au blogue]

dimanche 21 septembre 2008

Mes journaux virtuels

Et si les anciens périodiques obtenaient le même traitement que les journaux actuels dans le logiciel MyVirtualPaper dont ce sert Le Devoir virtuel? Une manière de les republier, pas entièrement, page à page, comme dans leur édition originale, mais dans des sortes de florilèges quotidiens d'articles, de chroniques, même de pub (il y a même un marché pour les anciennes pub qui sont très populaires sur Ebay).

Ça rejoint le projet du Boréal nouveau express qui pourrait être une sorte de prototype dans la ré-actualisation des anciens périodiques. Une projet expérimental intéressant aussi pour des entreprises privées, comme MyVirtualPaper (entreprise québécoise semble-t-il). Si la culture numérisée ne réussit pas à convaincre la business des NTIC qu'elle peut être un domaine de RD "riche, prometteur et rentable", ça n'ira pas très loin.
Y a des partenariats privés-publics dans de nombreuses facultés: médecine, génie, biologie, chimie, etc. Dans le domaine culturel et dans les sciences humaines beaucoup moins. Il pourrait certainement y avoir des projets où les gens aux affaires y trouveraient leur compte.
La collection des vieux journaux du Colorado étaient aussi pas mal impressionnante. Il doit y avoir de nombreux French Canadians là-dedans aussi.
L'idée s'est toujours de lire les anciens documents sur support papier (en croirait qu'on parle du Moyen-Âge en disant ça!) comme s'ils étaient des publications récentes.
Y a une sorte d'hésitation à bousculer l'écrit, le texte, l'imprimé... Peut-être cette volonté de conserver d'une façon ou d'une autre un rappel de l'écrit (tel que formaté en pdf, par exemple) est un des obstacles principaux à la diffusion des anciens imprimés.
Si on pense aux modifications qu'ont dû subir les vrais manuscrits du Moyen-âge pour passer dans la culture d'aujourd'hui, on voit qu'on n'a pas à se gêner. L'édition en livre de poche des aventures de Lancelot ou de Merlin n'a plus rien à voir avec la présentation matérielle des manuscrits originaux, même le texte n'a presque plus rien avoir avec celui d'un seul manuscrit, puisque les éditions contemporaines sont toutes des reconstitutions d'une texte linéaire à partir de nombreuses versions dispersées dans des dizaines de manuscrits différents.

Peut-être faudra-t-il faire la même chose avec les vieux imprimés, surtout dans le cas des vieux périodiques qui, à l'exception de quelques raretés ou pour les besoins d'une recherche pointue, ne seront jamais relus, re-consultés comme leurs premiers lecteurs l'ont fait.

Cela prendrait une entreprise esthétique radicale, une refonte sauvage de la typographie et de la mise en page par des infographes "irrespectueux" du patrimoine imprimé, et en même temps entièrement dévoués à le faire revivre. Ferron, disait que "l'histoire doit vivre comme un roman", l'imprimé doit vivre comme le numérique???
En même temps, faudrait bien qu'on laisse place, qu'on rende au moins visible au besoin les belles grandes pages, à colonnes serrées, sans image ni illustration, qui tapissaient littéralement toutes les pages des journaux du XIXe siècle.

jeudi 18 septembre 2008

Centre de recherche virtuel sur la francophonie canadienne

Projet à envoyer à Yves Frenette du CRCCF sur le modèle de celui pour les sociétés d'histoire du Québec, et plus largement de celui d'une sorte de bibliothèque virtuelle Ferron élargie aux dimensions de l'Amérique française.
Quelle originalité alors?

Différences d'autre projets:
1) certains axés sur le discours et la publication de textes, études, synthèses: Agora (mais c'est mixte dans ce cas-là comme dans l'encyclopédie de la mort), Patrimoine culturel de l'Amérique française, Francoidentitaire, etc.
2) des banques de documents numérisés, centre d'archives, bibliothèques, donc les sources premières, sans outils de lecture, d'annotation, d'édition et de publication
3) bases de données bibliographiques, donc les sources secondaires, sans liens le plus souvent avec 1 et 2.
4) les réseaux de chercheurs et des institutions (comme le site de la francophonie qui vient d'être lancé, conçu par Vortex)
5) le public qui visite tout ça, mais qui est dispersé dans des milliers de lieux et d'organismes communautaires.

Le but, donc, serait de relier ces 5 éléments dans un site pour réunir à la fois: sources primaires et secondaires, institutions, chercheurs et publics. Aussi, et c'est fondamental, en faire un centre vivant de rencontre, de participation, de publication, de discussion. Aussi, de plus, un centre évolutif auquel on peut ajouter modules (pédagogie, exposition, annotation), des interfaces, des pratiques d'écriture et d'édition (blogues, forums...), des plug-ins (HistoryBook sur les personnages historiques ou le FictionBook sur les personnages littéraires, la mythologie grecque transposée dans un logiciel de généalogie, etc.)

Grandes axes:
- réunir les sources primaires: documents

mardi 16 septembre 2008

Roger Caillois éditeur de Jacques Ferron

Projet de communication pour le colloque sur Archives et oeuvres hypermédiatiques organisé à l'UQAM (mai 2009).
Idée générale: les NTIC donnent la possibilité de rééditer des oeuvres anciennes, publiées sur support papier, selon d'autres protocoles et d'autres conventions éditoriales. En ce sens, la lecture peut devenir l'équivalent d'un travail d'édition, de ré-organisation de la matière textuelle première.
À l'intérieur d'une fiction d'édition uchronique, imaginons ce qu'aurait pu donner la lecture-édition des oeuvres de Jacques Ferron par le multi-disciplinariste Roger Caillois. Dans ses essais, en particulier, Esthétique généralisée et son article sur les "sciences diagonales", il propose une autre vision encyclopédique des savoirs, des esthétiques et des disciplines.
Cela pourrait aussi s'intituler plus simplement: "La diagonale Ferron" ou "Ferron diagonal", Mais Callois doit se trouver dans le titre pour intriguer et mettre l'oeuvre et son lecteur-éditeur en relation.
Ou bien choisir un titre plus ancien, anachronique, très long, comme celui des ouvrages rares et curieux que citent parfois Caillois, ou comme certains de la bibliothèque de Ferron.

Questions sousjacentes:
- quel statut donner à ses lectures-éditions?
- quelle équivalence entre l'oeuvre-papier de la nouvelle "oeuvre" numérique, plutôt quelles diagonales!
- relire le Calvino de La machine littérature.
-
que veut dire lecture dans ses conditions?

Explorer des modes de présentations "hypermédiatiques", genre Power Point +++ élaboré avec Irène.
Pourquoi: la bibliothèque virtuelle comme méta-lecteur, comme éditeur hypermédiatique, l'oeuvre devient bibliothèque. Avec de l'animation, comme une histoire à raconter. Exemple, la recherche pour authentifier son livre qui vient de la bibliothèque de mgr Bourget par une sorte de voyage accéléré dans les archives: clin d'oeil à Radio-Canada (Jaxon), McCord, la Brown à Portland, Valéry dans le Ciel, etc.

Retrouver les citations de Ferron sur la lecture, sur le lecteur, comme ses remarques du lecteur-singe, toujours à vouloir bouger, alors qu'on doit le tenir tranquille pour qu'il puisse lire. Enfin, chercher les métaphores du lecteur, du livre et de la bibliothèque employées par Ferron. Il y aussi sa bibliothèque comme matérialisation de ses lectures.

Lire la matière textuelle ou la matière culturelle d'où vient l'oeuvre et dont elle parle. Que deviendrait l'oeuvre de Ferron dans une édition multimédiatique exhaustive de ses références, de son parcours génétique, pris dans son axe diachronique et synchronie.

Quel lecteur pour la biliothèque de Babel de Borges? Caillois a aussi écrit sur Babel et a traduit Borges!

lundi 15 septembre 2008

FaceDead (!)

En suivant la même démarche que pour le Facebook, pensez quelque chose pour les personnes mortes, qui ne sont plus. Bonne façon d'obliger les vivants à se souvenir des morts et des personnages fictifs.

L'esprit est de trouver une manière plus interactive-participative d'unir les infos de Wikipedia, par exemple, à l'interaction avec les lecteurs non-participants. Une sorte de WikiFace qui sert à présenter une encyclopédie des vivants, des morts et des êtres fictifs dans un tout interactif.

Chacun se construirait ainsi son petit musée de cire ou des horreurs.

mercredi 10 septembre 2008

Recherche croisée: Thériault - Ferron

Dans combien de revues, d'éditeurs, d'événements YT et JF ont-ils tous les deux participés?

Besoin d'un immense Facebook littéraire du Québec pour croiser les micro-chronologie des auteurs:
- membres de conseils
- collaborateurs à des revues
- participants à des rencontres, conférences...

mardi 9 septembre 2008

Projets de bibliométrie

Voir le projet d'Yves Gingras en bibliométrie sur le corpus scientifique du XIXe siècle et Einstein.

- il y a des logiciels qui permettent aujourd'hui de retracer les références en note en bas de page

- Exemples de sujet:
- la critique ferronienne vs les oeuvres de Ferron;
- l'intertextualité ferronienne dans sa propre oeuvre, compte tenu des nombreuses occurrences/reprises qu'il a utilisées;
- pourrait servir aussi dans le cadre d'une génétique textuelle élargie à un grand corpus, comme si des milliers, des millions d'oeuvres n'avaient qu'un seul auteur (collectif)
- la diffusion de "to be or not to be" dans la littérature mondiale;

Pour ce faire, la numérisation des bibliographies, des index et des bibliographies qui accompagnent les ouvrages est beaucoup trop peu avancée...

dimanche 24 août 2008

La roulette du savoir...

Idée un peu folle de concevoir un moteur de recherche comme une table de jeu avec roulette:
- les numéros sont remplacés par des concepts, des disciplines ou d'autres mots
- la bille qu'on lance est remplacé par un mot
- on tape le mot et clique sur "lancer"
- le mot "tombe" dans la roulette à mots-concepts qui se met à tourner
- on ne sait pas sur quel mot le mot choisi va s'arrêter: donc on ne peut pas prévoir ce qu'on va trouver-découvrir
- quand la roulette s'arrête, le mot choisi crée une relation avec le mot de la roulette, et fait découvrir un champ de connaissance inattendu
- il pourrait y avoir différents types de relation qui provoque des résultats particuliers

Quelques exemples:

mot choisi: eau
arrêt de la roulette sur: histoire
savoir résultant: eau dans l'histoire

mot choisi: eau
arrêt sur: feu
résultat: 2 éléments dans les mythologies

Donc, une encyclopédie combinatoire de la découverte

Des choses que vous connaissez mais que vous n'avez pas découvertes

vendredi 22 août 2008

Les années avant lumière

C'est l'idée d'une Encyclopédie de l'ignorance adaptée pour l'émission de Yanick Villedieu, les Années-Lumières (Radio-Canada):

Aux savants contents, joyeux et fiers de venir présenter ce qu'ils ont découvert, de venir parler de leurs résultats de recherche, on demande ce qu'ils ignorent, ce qu'ils ignoreront encore dans 5, 10, 20, 50, 100 ans. Un exercice de prospective sur l'ignorance humaine. L'objectif serait aussi de rencontrer des scientifiques au tout premier moment d'une recherche, quand ils balbutient des hypothèses, des peut-être, des je-ne-sais-pas, quand ils commencent à tracer lentement ce qui deviendra un champ de recherche. Ce qu'on entend le plus souvent (toujours?), c'est le parcours de recherche une fois que la recherche est déjà pas mal avancée. Rencontrer des scientifiques au moment où ils savent que leur ignorance est beaucoup plus grande que leurs connaissances.

Objectifs:
- ramener le discours scientifique à sa modeste originelle devant l'univers de la connaissance dont l'immensité nous déborde;
- déstabiliser leurs certitudes, la confiance, l'arrogance, la suffisance intellectuelle qui marque souvent ce discours;
- présenter la démarche scientifique comme une avancée dans l'ignorance qui ouvre des horizons d'ignorance toujours plus grands comme le paysage qui s'agrandit quand on avance à l'extérieur;
- et puis éveiller le sentiment de s'émerveiller devant une chose qu'on ignore qui déclenche éveille le goût de connaître.

dimanche 17 août 2008

L'encyclopédie du rien

Google en donne toujours trop, trop de liens, de pages, d'informations, et trop c'est...
Donc, pourquoi pas une encyclopédie sur ce qu'on ne sait pas, ce qu'on ignore qui, pour un être normalement constitué, devrait être plus grand que ce qu'il sait.

Comment:

- on crée un répertoire des phrases négatives par l'inventaire googlien: "je ne sais pas / I don't know"
C'est l'encyclopédie de l'ignorance démocratique.
On demande à des experts ce qu'ils ne connaissent pas. S'il cherche, c'est donc dire qu'ils ne connaissent pas certaines choses. C'est l'ignorance élitiste.

Pour les experts ou les spécialistes, on pourrait leur demander:
- ce qu'ils ne savent pas maintenant et qu'ils pensent qu'ils pourront connaître dans 3-5 ans, dans 10-15 ans et ce qui, dans l'état actuel de leur connaissance, prendra le plus de temps à connaître, ce qu'on ne pourra jamais connaître. Et peut-être aussi, ce qu'ils ne voudraient pas savoir parce que...